Mercredi 22 janvier • JE T’AIME MON CAMARADE, Manifeste pour des organisations militantes plus joyeuses
Conférence gesticulée de Florence P
EVENEMENTCONFÉRENCE GESTICULÉE
Résumé
Florence milite dans une organisation politique de gauche. Pour elle, les militants et les militantes sont des gens très importants qui portent en elleux la force de transformer le monde. Pourtant elle observe et subit des comportements qu’elle ne s’attendait pas à voir parmi ses camarades : intimidations, autoritarisme, violences sexistes, mise au ban. Mais pourquoi, trop souvent, les organisations politiques n’appliquent pas en interne ce qu’elles défendent dans leur programme émancipateur ?
Parce que pour elle, la politique ne sera jamais une affaire de gros muscles et qu’elle tient très fort à ses idéaux, Florence s’est résolue à sortir du silence. Elle nous raconte avec sincérité ses premiers pas de jeune militante, puis les échelons qu’elle a gravit. La colère et la tristesse se mêlent à son enthousiasme de rendre nos luttes toujours plus fortes. Une lettre d’amour à toutes les militantes et les militants, baignée des rythmes inspirants des luttes féministes et populaires d’Amérique Latine.
Conférence gesticulée créée en mars 2023.
Lexique non-exhaustif des concepts évoqués :
Oppressions systémiques : C’est une oppression qui fait système, qui se retrouve partout et qui fait partie de notre histoire. Dans l’organisation de la société, les institutions. Lorsque les individus les reproduisent dans leurs actes, propos, jugements ou choix, on parle de biais systémiques.
Joie militante : La joie, ce n’est pas le bonheur, la gentillesse ou la bienveillance. Pour une organisation politique, la joie peut aussi être de la colère. Elle se caractéristique par son potentiel mobilisateur, capable d’entraîner de l’action transformatrice et créatrice.
Radicalisme rigide : C’est la description d’un phénomène qui peut arriver dans une organisation politique. Lorsqu’on cherche à contrôler, à corriger, à se méfier des initiatives non-programmées, à voir des manques partout. Il peut générer de l’anxiété, de la peur, de l’épuisement. C’est un concept inventé par deux chercheurs canadiens Carla Bergman et Nick Montgomery.
Éthique : Pour Spinoza, c’est l’opposé de la morale. Là où la morale dit ce que l’individu « doit faire » l’éthique cherche à comprendre ce que l’individu « est capable de faire ».
Pureté militante : C’est la volonté d’être politiquement et moralement irréprochable au regard des normes de la communauté militante dans laquelle on s’inscrit.
Pourquoi vouloir parler de la violence au sein des organisations politiques de gauche ?
Bonjour, je m’appelle Florence et je suis une militante. Je ne sais pas trop pourquoi ni comment je le suis devenue, mais je prend ça comme un devoir que j’ai vis-à-vis de toute la société. Quand j’ai commencé à militer et pendant toute ma trajectoire, on me disait sans cesse que le monde politique, c’était un monde violent. Et je ne voulais pas le croire. Je répondais que c’était pas cette politique là que je faisais, moi.
Et petit à petit, avec les années, en prenant un peu de recul, j’ai fini par me rendre compte que si, il y en a bien eu de la violence, mais je l’avais pas vue.
Je vais vous raconter un peu de mon histoire, ce que j’ai vécu, ce que j’ai vu. Ce que j’ai fini par assimiler aussi, et ce que j’ai longtemps tu, par peur d’être accusée de nuire à mon organisation.
La lutte des classes, c’est une résistance collective qui se construit pour combattre la domination d’un système. La violence envers les militants, c’est l’apanage de la police, des patrons, des élites et de leurs réformes néolibérales. Pas de leurs camarades. Aucune colère, aucune échéance électorale, aucune divergence politique ne peut justifier de la violence entre individus ralliés à une même cause.
J’ai besoin de comprendre pourquoi des organisations politiques de gauche pratiquent parfois en interne, l’opposé de ce qu’elles défendent dans leur programme alors qu’elles luttent pour l’émancipation et l’abolition de toutes les dominations.
J’ai besoin de comprendre comment il est possible qu’une organisation politique reproduise entre ses membres des formes d’oppression, de domination, de compétition alors qu’elle le dénonce dans la société.
Voilà pourquoi j’ai mis en scène cette conférence gesticulée. Parce que je pense qu’il faut prendre ce sujet au sérieux pour que nos organisations politiques soient plus fortes et victorieuses.
Je ne suis pas là pour dénoncer telle ou telle personne, ni telle ou telle organisation politique. Je veux prouver que ce ne sont pas de simples problèmes de personnes, mais qu’il s’agit d’un mécanisme propre à toutes nos organisations. On va l’analyser ensemble, on va comprendre d’où ça vient et pourquoi ça a lieu. Et surtout voir comment il est possible de faire mieux !
Infos pratiques
⌚Horaires : ouverture des portes à 19h, début à 19h15
⏰ Durée : 1h45
💶 Tarif : prix choisi 6/8/10€
🍹 Petite buvette sur place
Pour venir et repartir :
> Bus twisto ligne 23, direction Villons Norvège ou Cairon Chateau, arrêt Saint Contest Eglise
> Bus twisto ligne 7, direction Cambes-le-Parc, arrêt Poterie puis 10 minutes à pieds
> En vélo, 20/25 minutes à partir du centre ce Caen
> En voiture - Parking à l'arrière de La Demeurée
La Demeurée
12 rue du jeu de paume
14280 Saint-Contest